J’ai récemment découvert le réseau CEASE, un réseau d’employeur·euses· belges qui s’engagent dans la lutte contre les violences conjugales, ce réseau est - à mon avis - un outil de nouveauté que je n’ai jamais vu ailleurs :
Notamment, dans le cadre de l’adhésion à ce réseau, une formation dédiée aux entreprises privées ou publiques, peu importe, est proposée par l’ASBL Pour la solidarité-(PLS). Je suis donc allée discuter avec eux pour comprendre mieux de quoi il s’agit.
L’état de lieu
Le constat assez triste est qu’en Belgique, une femme sur trois indiquent avoir subi de la violence de la part d’un.e partenaire intime au cours de leur vie. . "Il est donc fort probable que chaque employeur ait été, est, ou sera, confronté·e avec un·e employé·e victime de ce type de violence", appuie la coordinatrice du réseau CEASE, travaillant à Pour la solidarité-PLS. D’apres les recherches, on estime à 175 milliards d’euros le coût des violences conjugales en Europe.
En même temps, en ratifiant la Convention d’Istanbul en 2016, la Belgique s’est engagée en faveur de l’élimination des violences à l’égard des femmes et à mobiliser un maximum d’acteur.rice.s dans cette lutte. Parmi ceux et celles-ci, les entreprises sont des actrices-clés, et leur implication requiert d’être renforcée. Cela peut aussi entrer dans la politique de responsabilite des entrpises qui est une autre obligation.
Qui est l’association Pour la solidarité-PLS)?
Fondé par l’économiste belge Denis Stokkink en 2002, PLS est un think & do tank européen indépendant engagé en faveur d’une Europe solidaire et durable.
PLS se mobilise pour défendre et consolider le modèle social européen, subtil équilibre entre développement économique et justice sociale. Son équipe multiculturelle et pluridisciplinaire œuvre dans l’espace public aux côtés de tous les acteurs socio-économiques avec comme devise : Comprendre, Relier et Accompagner pour Agir !
En pratique, PLS travaille sur 5 thématiques: diversité, transition, participation citoyenne, économie sociale et développement durable.
Comment est-ce que le projet est né ?
Initialement cofinancé par le programme Droits, égalité et citoyenneté de la Commission européenne et coordonné par la Fondation FACE (en partenariat avec CSR Hellas, Pour la Solidarité & DIESIS), le réseau CEASE Europe avait pour objectif d’impliquer une ligne de front supplémentaire dans la lutte contre les violences, en mobilisant les entreprises et employeur.se.s dans ce combat.
Aujourd’hui, grâce au soutien d’Equal Bruxelles, POUR LA SOLIDARITÉ-PLS pérennise le réseau CEASE en Belgique.
CEASE : le réseau belge des employeur.se.s engagé.e.s contre les violences conjugales | Pour la Solidarité (pourlasolidarite.eu)
Les objectifs du réseau:
· Une campagne de communication et de promotion du réseau CEASE, des entreprises déjà membres, de leurs réalisations afin d’obtenir l’adhésion de nouveaux membres.
· La formation (sous format hybride et adapté aux besoins de chacun.e : présentiel/distanciel) du personnel des entreprises adhérentes.
· Une boite à outils de sensibilisation interne aux entreprises composée de brochures, d’affiches et de flyers permettant d’informer l’ensemble du personnel sur l’engagement de l’entreprise.
· Différents évènements pour assurer un réseau dynamique et des échanges participatifs.
Qu’est-ce que cette formation contient ?
A travers de formations, l'ASBL outille les membres du personnel des entreprises afin qu'ils puissent aborder, orienter et soutenir les personnes concernées au sein de leur entreprise.
L'ASBL propose de la sensibilisation du personnel d'entreprises ainsi que de la formation continue des managers, ressources humaines et personnes de confiance à la détection des situations de violences conjugales et à l'orientation des personnes concernées.
Quelles sont des réflexes appropriés face à une problématique très compliquée ?
"On apprend aux employeurs et employeuses à ne pas avoir de comportement culpabilisant ou maladroit, et à développer des réflexes appropriés face à une problématique très compliquée", a expliqué Françoise Kemajou, responsable de PLS.
1. Premièrement il ne faut pas se précipiter, il faut faire attention à dire les mots justes.
2. On pose des questions concernant le travail (comme les habitudes, l’humeur, les vêtements). En même temps, on ne doit pas oublier d’etre dans la bienveillance, etre emphatique, sans jugement.
3. Il faut aussi bien choisir le lieu à discuter, un lieu plus confidentiel, pas expose aux autres collègues.
Comment se passe la formation concrètement ?
Les employeurs qui deviennent membres du réseau doivent proposer environ 4 personnes de références de violence conjugales qui vont suivre une formation gratuite de 4h sur les signes de violence conjugale et comment agir en cas de violence pour aider la victime. En étant membre, l’entreprise reçoit un accompagnement de PLS - dit Manon Bouisset, coordinatrice du réseau.
La formation de 4h se compose de 3 parties :
· 1ere partie : définit et chiffre les violences conjugales- mettre en contexte
· 2e partie : comment repérer les signes dans le contexte de l’entreprise
· 3e partie : comment agir une fois qu’il s’agit de la violence
ASBL PLS peut bien-sûr mettre l’entreprise en contact avec les experts, en cas de demande.
Le but est que le lieu de travail devienne un lieu inclusive - il faut que les femmes puissent se sentir en sécurité, les mesures en places en entreprises (les démarches qui aide de porter plainte).
Une boite à outils
Outre la formation du personnel des entreprises adhérentes, une boite à outils de sensibilisation est également mise à disposition des employeurs - composée de brochures, d'affiches et de flyers permettant d'informer l'ensemble du personnel sur l'engagement de l'entreprise.
C’est accessible en ligne mais réservé aux membres.
Le réseau CEASE continue
Pour l'instant, 38 structures sont signataires de la Charte d'engagement contre les violences conjugales en Belgique. Quelque 300 personnes ont déjà été formées.
PLS propose d’élargir les membres du réseau unique belge CEASE, et d’organiser la sensibilisation de leur personnel ainsi que la formation continue des managers, RH et personnes de confiance à la détection des situations de violences et à l’orientation des personnes concernées.
Est-ce que votre lieu de travail serait partante de rejoindre le réseau ?
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